Quantcast
Channel: Les Tatane de Vikash - SO FOOT.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 105

PSG-Ancelotti : ainsi vit le foot

$
0
0
Evidemment, tout le monde s'en fout de savoir pourquoi Ancelotti part du PSG car à la fin il va partir. Sauf qu'on nous fait croire le contraire, comme si l'avenir du PSG ou de la L1 étaient liés au futur du Transalpin. Oui, il faut bien sauver la face car après l'avoir critiqué, il a gagné et niqué tout le monde : la presse, les spécialistes, ses dirigeants...

Essayons tout de même d'y voir plus clair pour comprendre. Pourquoi Ancelotti part ? Peut-être parce qu'il y a eu Porto, peut-être parce que la Ligue 1 c'est de la merde, peut-être aussi parce que Leonardo est un con qui bouscule les arbitres ou peut-être parce que le Real c'est quand même le Real. Peut-être aussi qu'il est italien et qu'il s'en tape de la tour Eiffel.

En tout cas il va partir alors qu'il lui reste un an de contrat et que ses patrons peuvent le forcer à aller au bout, que le PSG est champion et que c'est pas arrivé depuis 19 ans, que Ibra l'aime bien, que le PSG n'a jamais eu un coach de cette envergure, que les Qataris sont riches et veulent à priori qu'il reste et que surtout Anne Hidalgo, la futur maire de Paris, le lui a demandé avec un sourire qui en aurait fait craquer plus d'un…

L'économie du foot fonctionne sur une rupture de CDD acceptée par le système. Pour que tout le monde s'en mette plein les poches, on a même créé un marché virtuel et donné une valeur marchande aux joueurs, basée sur leur âge, la durée de leur contrat et leur talent. Un business bien rodé où l'entraineur contemporain ne va plus au bout de son contrat, même quand son club ne le vire pas comme un malpropre pour mauvais résultats. Bienvenue sur la planète football. Ici on rachète, on vend, on vire, on résilie, on prête, on loue…

Imaginez le bordel si les joueurs et entraineurs décidaient un jour d'aller au bout de leur contrat tous en même temps, la même année. Comment faire circuler l'argent et s'en mettre plein les poches si les protagonistes ne se déplaçaient plus ? « The show must go on » !

Le football n'a pas de mémoire. Les entraineurs n'ont pas de mémoire. Les joueurs n'ont pas de mémoire. Les présidents n'ont pas de mémoire et les supporters n'ont pas de mémoire. Les hommes passent et le système s'amuse bien.

On embrasse l'écusson de son maillot après avoir marqué et puis on part en fin de saison parce qu'avant, on a pris soin de dire que « dans le foot tout est possible ». On pleure lors de son dernier match parce qu'on est triste de quitter son club, pourtant on le quitte pour un meilleur contrat. L'année d'après, on ne célèbre pas le but que l'on vient de marquer face à ses anciens partenaires, par respect.

Avant le Prince, Ancelotti a eu comme patron Agnelli, Berlusconi, Abramovitch. L'omnipotence, la mégalomanie, la pression, les commentaires stupides, l'impatience, il connaît. Alors partir, pour lui, ne dépend pas de ce qui s'est passé mais de ce qui va se passer. Le PSG reste un club en devenir et aller au Real fait rêver. Ancelotti n'est pas en famille ni avec ses amis et encore moins dans la cour de récréation. Il joue son avenir, son compte en banque et sa crédibilité. Alors la guerre d'ego, les petites phrases des uns et des autres, quelle importance ?

Carlo Ancelotti est italien et ancien joueur de foot qui a joué dans 3 clubs. Il est devenu entraineur et aujourd'hui, après plus de 15 saisons, a déjà entrainé 6 clubs dans 3 pays différents. Ca s'appelle la mondialisation du football. C'est Kiki à Milan, à Londres, à Paris, bientôt à Madrid, un jour peut-être au Bayern et tout ça sans état d'âme !

Oui en football, tout est possible. Les joueurs, les coachs, et aujourd'hui les directeurs sportifs, voire même les présidents le savent. Ils ont bien des contrats et des CDD mais ils gèrent une carrière. Une carrière qui peut être courte. A tout moment, le monde du foot pense au futur contrat des uns et des autres. Pour le PSG et Ancelotti, ce n'est pas la rupture mais bien une rupture de contrat ou un rachat de contrat ou une résiliation. Rien à foutre de Paris, des supporters, du Parc des Princes, Carletto a déjà oublié !

Carletto ne s'attache pas à un club, à la ville ou la région du club car le business et sa carrière ne veulent pas ça. Il ne s'attache pas au maillot ni aux supporters. Le foot est un boulot comme un autre, où il faut gérer son prochain contrat et surtout ne pas être dans l'émotion, dans l'affect car la carrière file à toute vitesse. L'argent circule à profusion et Carletto va déclencher le jeu de chaises musicales. Et avec, le mouvement des joueurs.

Le football reste le football alors ensemble continuons à y croire. Continuons à croire que ces gens aiment leur club d'un jour, leur ville, leurs supporters, leur maillot, au moins le temps d'un match ou d'une saison. Ou bien alors, il sera temps de déchirer nos abonnements et de retourner jouer en bas de l'immeuble!

Par Vikash Dhorasoo

Viewing all articles
Browse latest Browse all 105

Trending Articles