De loin, il ressemble à un beau-frère d'arrière petite-cousine éloignée au 15ième rang dans l'Ordre de la couronne d'Espagne, le gus un peu crétin qu'on aimerait caché en bout de table. Sauf que Sergio Busquets fait 1,89m et a le sourire d'un cheval. Lui en rigole encore plus, entouré de Messi ,Xavi ou Iniesta et pas vraiment de vieilles princesses édentées. Sergio Busquets gagne, mais serait sûrement le même dans la défaite.
Né il y a vingt trois ans a Sabadell, et fils de l'ancien gardien de but du Barça, Carles, il intègre «la Masia» en 2003. Lancé par Frank Rijkaard, c'est avec Pep Guardiola qu'il se révèle mourinhesque, «tricheur», « truqueur », les adjectifs pleuvent, notamment après la fameuse demi-finale de Ligue des Champions perdue face à l'Inter de José. En une mi-temps, Busquets fait dans le gros rouge qui tâche, et l'image du Barça en prend un coup. Et même champion du monde, à chaque classico depuis, «Busi» remet le couvert. Parce que sans lui, le joueur le plus jeune de l'équipe contre les Pays-Bas en finale en Afrique du Sud, les crampons bataves auraient eu raisons des cascarets espagnols.
Ce soir, comme toujours, il ne marquera pas, et la moitié de la planète foot rêvera de voir Xabi Alonso lui mettre des claques pendant que l'autre moitié essaiera de comprendre pourquoi ce type est un génie. Guardiola, lui, le sait, et depuis longtemps: « C'est un joueur fantastique, un don du ciel. C'est un joueur qui ne passe pas au travers lors des très grands matchs. Rappelez-vous donc de ses finales Il va prendre le relais de Xavi et Puyol à l'avenir comme pilier du Barça... » En juin 2007, Pep, l'élève de Cruijff, range les crampons et enfile le costume. Il prend la tête de la réserve du club barcelonais, en troisième division et fait de Sergio la pièce maîtresse de sa nouvelle équipe. Avec au bout de cette saison, une accession a la deuxième division, le début d'une période faste qui semble sans fin.
Contrairement à la plupart de ses coéquipiers, le milieu de terrain défensif a une particularité, qui ne passe pas inaperçu: il n'a jamais connu la défaite : en l'espace de quatre années d'exercice au plus haut niveau, le joueur a tout gagné tout, terminant toutes ses saisons en tête du championnat et remportant deux ligues des champions, ainsi qu'une coupe du monde. Son truc, c'est de garder hors du terrain ce sourire, qu'il a laid. Sur le pré, là où le jeu frictionne, il prend sa tête de Droopy. Pas vraiment méchant, mais l'il volontairement bovin en sus.
A Milan, Pirlo avait le brushing soyeux tout le match grâce à Gattuso. A Barcelone, Xavi pourra jouer jusqu'à 40 ans grâce à Busquets. Le mystère, c'est que le gus est grand, fin et lent, l'antithèse du poste, mais a un rôle clé : il est le Makelele du Barça, la collection de films pornos en moins et le toque en plus, l'un des meilleurs joueurs du monde a ce poste depuis maintenant plusieurs années. De loin, sérénité, et équilibre, pour son équipe, coups à donner pour lui. De près, il joue en métronome, coordinateur du jeu avec une capacité à relancer très rapidement vers l'avant. Ses feintes de passes se font dans le sens du jeu, ses récupérations se font debout.: Pep Guardiola a décidé d'incorporer un nouveau système dans son schéma de jeu, le«3-4-3» inspiré par le maître Johann Cruijff et a fait la différence lors du déplacement à Santiago Bernabeu en deuxième période. Même si « quand nous jouons avec une défense à 3, la position de Busquets n'a rien de facile ». Autre qualité du bonhomme : même sans ballon, Busquets libère des espace pour ses partenaires. Son petit jeu de jambes et ses appuis attirent un voire deux joueurs et libèrent ses coéquipiers. Lesquels ont souvent des brèches et de l'espace devant eux car Messi fait le même travail de leurre que Busquets, devant. Dans les catégories de jeunes, le flaco blaugrana a joué avant-centre. Aujourd'hui, à un poste exposé, il sait jouer en une touche et court, et donc sait dribbler. Le même obtient à chaque match son lot de fautes et cartons provoqués. Une science qu'il appliquera à coup sûr ce soir encore aux mêmes moments clés de la rencontre.
Santiago Segurola, du quotidien Marca, dont le fond de commerce consiste à torpiller le Barça, a fait le tour de la question et s'avoue lui aussi vaincu : « Busquets est le secret le mieux gardé du monde » Busquets est durable et presque joyeux. Il n'a que 23 ans.
Par Johan Marzélec
Né il y a vingt trois ans a Sabadell, et fils de l'ancien gardien de but du Barça, Carles, il intègre «la Masia» en 2003. Lancé par Frank Rijkaard, c'est avec Pep Guardiola qu'il se révèle mourinhesque, «tricheur», « truqueur », les adjectifs pleuvent, notamment après la fameuse demi-finale de Ligue des Champions perdue face à l'Inter de José. En une mi-temps, Busquets fait dans le gros rouge qui tâche, et l'image du Barça en prend un coup. Et même champion du monde, à chaque classico depuis, «Busi» remet le couvert. Parce que sans lui, le joueur le plus jeune de l'équipe contre les Pays-Bas en finale en Afrique du Sud, les crampons bataves auraient eu raisons des cascarets espagnols.
Ce soir, comme toujours, il ne marquera pas, et la moitié de la planète foot rêvera de voir Xabi Alonso lui mettre des claques pendant que l'autre moitié essaiera de comprendre pourquoi ce type est un génie. Guardiola, lui, le sait, et depuis longtemps: « C'est un joueur fantastique, un don du ciel. C'est un joueur qui ne passe pas au travers lors des très grands matchs. Rappelez-vous donc de ses finales Il va prendre le relais de Xavi et Puyol à l'avenir comme pilier du Barça... » En juin 2007, Pep, l'élève de Cruijff, range les crampons et enfile le costume. Il prend la tête de la réserve du club barcelonais, en troisième division et fait de Sergio la pièce maîtresse de sa nouvelle équipe. Avec au bout de cette saison, une accession a la deuxième division, le début d'une période faste qui semble sans fin.
Contrairement à la plupart de ses coéquipiers, le milieu de terrain défensif a une particularité, qui ne passe pas inaperçu: il n'a jamais connu la défaite : en l'espace de quatre années d'exercice au plus haut niveau, le joueur a tout gagné tout, terminant toutes ses saisons en tête du championnat et remportant deux ligues des champions, ainsi qu'une coupe du monde. Son truc, c'est de garder hors du terrain ce sourire, qu'il a laid. Sur le pré, là où le jeu frictionne, il prend sa tête de Droopy. Pas vraiment méchant, mais l'il volontairement bovin en sus.
A Milan, Pirlo avait le brushing soyeux tout le match grâce à Gattuso. A Barcelone, Xavi pourra jouer jusqu'à 40 ans grâce à Busquets. Le mystère, c'est que le gus est grand, fin et lent, l'antithèse du poste, mais a un rôle clé : il est le Makelele du Barça, la collection de films pornos en moins et le toque en plus, l'un des meilleurs joueurs du monde a ce poste depuis maintenant plusieurs années. De loin, sérénité, et équilibre, pour son équipe, coups à donner pour lui. De près, il joue en métronome, coordinateur du jeu avec une capacité à relancer très rapidement vers l'avant. Ses feintes de passes se font dans le sens du jeu, ses récupérations se font debout.: Pep Guardiola a décidé d'incorporer un nouveau système dans son schéma de jeu, le«3-4-3» inspiré par le maître Johann Cruijff et a fait la différence lors du déplacement à Santiago Bernabeu en deuxième période. Même si « quand nous jouons avec une défense à 3, la position de Busquets n'a rien de facile ». Autre qualité du bonhomme : même sans ballon, Busquets libère des espace pour ses partenaires. Son petit jeu de jambes et ses appuis attirent un voire deux joueurs et libèrent ses coéquipiers. Lesquels ont souvent des brèches et de l'espace devant eux car Messi fait le même travail de leurre que Busquets, devant. Dans les catégories de jeunes, le flaco blaugrana a joué avant-centre. Aujourd'hui, à un poste exposé, il sait jouer en une touche et court, et donc sait dribbler. Le même obtient à chaque match son lot de fautes et cartons provoqués. Une science qu'il appliquera à coup sûr ce soir encore aux mêmes moments clés de la rencontre.
Santiago Segurola, du quotidien Marca, dont le fond de commerce consiste à torpiller le Barça, a fait le tour de la question et s'avoue lui aussi vaincu : « Busquets est le secret le mieux gardé du monde » Busquets est durable et presque joyeux. Il n'a que 23 ans.
Par Johan Marzélec